Entre la physique quantique et la neuroscience, une théorie émerge sur un champ mental que nous possédons tous, existant dans une autre dimension et se comportant d’une certaine manière comme un trou noir.

Fractale
Article Epoch Time de Tara Maclaas traduit par Bérangère Caps ( 16/10/2017)
La relation entre l’esprit et le cerveau est un mystère qui reste central sur le comment nous comprenons notre existence en tant qu’êtres conscients. Certains disent que l’esprit est strictement une fonction du cerveau – la conscience serait le produit des transmissions neuronales. Mais certains s’évertuent à comprendre scientifiquement l’existence d’un esprit indépendant ou, du moins, séparé à un certain degré du cerveau.
L’évaluation par les pairs du journal scientifique NeuroQuantology rassemble la neuroscience et la physique quantique – une interface que certains scientifiques ont l’habitude d’explorer ; cette relation fondamentale entre l’esprit et le cerveau.
Un article publié dans l’édition de septembre 2017 de NeuroQuantology va au-delà des théories courantes de la conscience qui émergent de cette rencontre entre neuroscience et physique quantique.

Dr. Dirk Meijer (Courtesy of Dr. Dirk Meijer)
Dr. Dirk K.F. Meijer, un professeur de l’Université de Groningen en Hollande , soumet l’hypothèse que la conscience réside dans un champ entourant le cerveau. Ce champ est dans une autre dimension. Il partage des informations avec le cerveau au travers un enchevêtrement quantique / intrication quantique* parmi d’autres méthodes. Et il a certaines similarités avec le trou noir. (*En mécanique quantique, l’intrication quantique, ou enchevêtrement quantique.)
Ce champ peut être capable de prendre des informations du champ magnétique de la terre, de l’énergie sombre et d’autres sources. Il « transmet des ondes d’informations vers le tissu cérébral, qui est un instrument à haute vitesse de traitement d’information du conscient et du subconscient » écrit Dirk.
En d’autres termes, l’ « esprit » est un champ qui existe autour du cerveau ; il prend les informations de l’extérieur du cerveau et les communique vers le cerveau par un traitement extrêmement rapide.
Il décrit ce champ alternatif comme « un champ holographique structuré », « un espace de travail du mental réceptif » et «l’espace de mémoire globale de l’individu »
Les fonctions extrêmement rapides du cerveau suggèrent qu’il traite l’information au travers d’un mécanisme encore non révélé.

Hypnoart
Il y a un mystère insoluble en neuroscience appelé le « problème de liaison » ( « binding problem »). Différentes parties du cerveau sont responsables de différentes fonctions : certaines parties travaillent sur le traitement de la couleur, d’autres sur le traitement du son, etc…Mais, d’une manière ou d’une autre, tout s’unit en tant que perception unifiée ou conscience.
L’information s’unit et interagit dans le cerveau plus rapidement qu’on ne peut l’expliquer par nos propres capacités de compréhensions des transmissions neuronales dans le cerveau. Il semble donc que l’esprit est plus qu’une simple transmission neuronale dans le cerveau.
Les neuroscientifiques sont toujours en train de chercher un mécanisme pour cette « liaison » ( binding) des parties disparates du traitement de l’information du cerveau. Meijer s’est tourné ver l’ intrication quantique et l’effet tunnel pour obtenir une partie de la réponse.
L’intrication quantique est un phénomène par lequel des particules apparaissent pour être connectées sur de vastes étendues. L’intrication quantique, ou enchevêtrement quantique, est un phénomène dans lequel deux particules (ou groupes de particules) ont des états quantiques dépendant l’un de l’autre quelle que soit la distance qui les sépare. Lorsque des action sont effectuées sur une des particules , des changements correspondant ont été observés sur les autres simultanément.
L’effet tunnel (tunneling) est un phénomène dans lequel une particule tourne au travers d’une barrière ce qui est impossible de réaliser en physique classique. Si l’on représente par un diagramme l’énergie potentielle d’une particule, comme un électron lié dans un atome ou une particule alpha dans un noyau, celle-ci apparaît comme une colline s’élevant puis diminuant de hauteur en fonction de la distance séparant la particule de son centre d’attraction dans le système considéré. En physique classique, si l’énergie cinétique d’une particule est inférieure à l’énergie potentielle de liaison, elle ne pourra pas s’échapper. Il n’en est pas de même dans le monde magique de la mécanique quantique où une particule, même avec une énergie cinétique insuffisante, peut s’échapper d’un système comme s’il existait un tunnel à travers la colline d’énergie potentielle faisant obstacle. C’est une conséquence directe de la nature probabiliste de l’onde associée à l’évolution d’une particule quantique.
Ces phénomènes quantiques permettent un traitement si rapide de l’information qu’ils ne peuvent pas être expliqué par la physique classique. C’est pourquoi ils permettent d’ expliquer les traitements ultra rapides du subconscient.
Les principes de la physique quantique pourrait expliquer comment l’esprit traite l’information.
Si le champ de l’ « esprit » ou du mental pouvait interagir avec le cerveau de cette façon, cela pourrait être une étape vers l’explication de la rapidité des traitements du mental.
Meijer utilise aussi la dualité onde-corpuscule en physique quantique pour expliquer la relation entre le champ du mental et le cerveau. Essentiellement, ce principe repose sur le fait que les électrons et les photons existent sous forme d’ondes et sous forme de particules. D’une certaine manière, ils sont tous deux ondes et particules.
De même, Meijer disait que le champ du mental est aussi bien non-matière qu’une partie physique du cerveau : « L’espace de travail du mental suggéré est estimé comme étant non-matière, mais en relation avec le cerveau de l’individu , il se conçoit comme une non dualité onde-corpuscule en rapport avec les principes de la physique quantique . C’est à dire qu’il est directement dépendant de la physiologie du cerveau mais n’y est pas pour autant réduit. »
L’esprit et le cerveau, selon Meijer, sont connectés. Ils sont unifiés cependant séparés. Un tel paradoxe manifeste est caractéristique de la physique quantique.
L’esprit pourrait résider dans une autre dimension spatiale.

Les autres dimensions selon la théorie des cordes
Meijer émet l’hypothèse / suppose que le champ mental est dans une autre dimension : « Que nous ne puissions pas directement percevoir cet aspect de l’ information est traditionnellement dû à la 4ème dimension de l’espace cachée…laquelle ne peut pas être observée dans notre monde 3-D mais peut être obtenue mathématiquement . »
Il clarifia que cette 4ème dimension spatiale n’est pas le temps ( le temps est communément décrit comme la « 4ème dimension »). Mais plutôt, cela est un concept d’espace-temps qui inclus 4 dimensions spatiales plus le temps ( une « structure espace-temps 4+1 »).
Il cita des études qui avaient suggéré que ce concept des dimensions pourrait réconcilier les décalages entre la physique traditionnelle et la physique quantique qui tourmentent les scientifiques aujourd’hui.
L’esprit existerait dans la 4ème dimension spatiale.
L’esprit pourrait être un trou noir.

Black hole
Meijer conçoit une sorte d’écran ou une frontière entre le monde extérieur et le champ mental de l’individu. Il relie cette frontière à l’horizon des événements d’un trou noir.
« Il est présumé que l’information entrant dans le trou noir depuis l’extérieur n’est pas perdue mais plutôt qu’ elle a été projetée sur son écran extérieur, appelé « l’horizon des événements » écrit Meijer.
« La conscience est un état frontière entre une singularité ( trou noir) et l’espace à l’intérieur du cerveau. » L’horizon des événements sépare « un modèle mental de réalité pour une utilisation interne de chaque individu » de tout ce qui existe à l’extérieur de celui-ci. Cependant il est connecté à l’ « information universelle de la matrice ».
La structure hypothétique du champ mental aurait la forme d’un tore.
La forme géométrique connue en tant que tore est bien adaptée à la nature et aux fonctions que Meijer attribue au champ mental .

A torus (Public domain) Background: (Felix Mittermeier)
Un tore est décrit dans le dictionnaire de Merriam Webster comme étant « une surface en forme de doughnut générée par un cercle pivotant autour d’un axe en son plan qui n’intersecte pas le cercle »
Meijer présente des motifs variables en accord avec les théories physiques pour choisir cette forme à ce supposé champ mental . Un motif est relié à une théorie du comment l’activité électrique du cerveau oscille.
Ces rythmes ont été comparé aux particularités de l’univers, tels que ceux décrits par String Theory. Meijer décrit ceux-ci comme des « mouvements tore multi-dimentionnels ».

The nested torus structure suggested by Dr. Dirk Meijer for the mental field connected to the brain. (Courtesy of Dr. Dirk Meijer)
La structure tore fut trouvée dans les propriétés physiques des trous noirs et de l’univers dans son ensemble , du microscopique au plus macroscopique, explique Meijer. Ça pourrait jouer un rôle important dans l’intégration dynamique de l’ information qui existe dans l’esprit et le cerveau.
Meijer débat sur les implications les plus larges de la philosophie en relation avec la matière.
Meijer écrit : « Notre papier pourrait directement contribuer à répondre à la fameuse question du philosophe et scientifique cognitif, David Chalmers « Comment quelque chose d’immatériel comme une expérience subjective et la conscience de soi peut surgir de la matière du cerveau ? »
La capacité du champ mental à pêcher des informations d’autres champs, tel qu’envisagé par Meijer, pourrait aussi s’expliquer par certains phénomènes anormaux, comme une perception extrasensorielle note-t-il.
De son point de vue ; « La conscience peut être vue comme la pierre angulaire la plus fondamentale de la nature et par conséquent, est présente à tout les niveaux du tissu de la réalité »
Depuis que la physique quantique a émergé, les scientifiques ont exploré ses capacités à expliquer la conscience. Le travail de Meijer s’inscrit dans cette exploration.
Une autre théorie appelée la « réduction objective orchestrée » ou « Orch-OR » fut développée par le physicien Monsieur Roger Penrose et par l’anesthésiste, le Dr. Stuart Hameroff.
Sur son site web, Hameroff décrit la théorie « cela suggère que la conscience résulte des vibrations quantiques dans les polymères protéïques appelées microtubules à l’intérieur des neurones du cerveau ».
Comme Meijer, Penrose et Hameroff ont dit : « Il y a une connexion entre le traitement biomoléculaire du cerveau et la structure basique de l’univers. » Ils appellent également à un changement majeur dans la façon dont les scientifiques voient la conscience.
Hameroff disait dans un interview pour le blog « Singularity » : « La plupart des scientifiques ne peuvent expliquer la conscience dans le cerveau ; donc ils ne peuvent pas dire que la conscience hors du cerveau est impossible ».
Edit. : Dr Dirk Meijer a fournit au journal The Epoch Time une modification à son article, clarifiant que le tunnel et l’enchevêtrement quantique ne sont pas les méthodes les plus probables de transfert d’informations entre le champ mental et le cerveau. Il a été démontré que ces deux phénomènes ne peuvent fournir uniquement qu’une corrélation entre deux particules, pas nécessairement le transfert d’information ( même si cela pourrait s’avérer être le cas dans les recherches futures)
De préférence, la résonance quantique est un mécanisme plus probable du traitement extrêmement rapide de l’information dans le cerveau. Cela veut dire qu’à la place d’envoyer des signaux entre les neurones dans le cerveau, un modèle d’onde qui encercle tous les neurones ainsi que le champ mental transmet instantanément l’information.
Représentez-vous une onde de vibrations allant de haut en bas dans un circuit constant et parcourant tout votre cerveau et allant même à l’extérieur de lui. Ce modèle communique des informations qui peuvent être comprises par les récepteurs vibratoires dans votre cerveau. Tout ceci est en train d’arriver dans une dimension et à un niveau microscopique non directement perceptible au travers des instruments scientifiques conventionnels à notre disposition aujourd’hui, cependant cela peut être déduit grâce aux modélisations physique et mathématique.
Pour l’article original, cliquez sur le lien ci-joint: A new theory of counsciousness